Des pratiques concrètes pour une biodiversité retrouvée
Des sols vivants : la vie sous les pieds
Un sol sain, c’est le fondement d’une vigne en santé… mais aussi le royaume d’une biodiversité insoupçonnée. Les vignerons naturels marseillais adoptent des pratiques de non-labour ou de travail superficiel du sol. Pourquoi ? Parce que chaque pelletée perturbe un monde caché : vers de terre, champignons mycorhiziens, bactéries, coléoptères, etc. Le projet Agrinature, mené en Provence, a constaté que la présence de lombrics est 2 à 3 fois plus élevée dans les vignobles en bio ou en naturel que dans les vignes conventionnelles (Agrinature).
Des bandes fleuries pour attirer les alliés
Plutôt que de tout désherber, de nombreux domaines implantent des bandes fleuries entre les rangs de vignes. Cette pratique, appelée « enherbement », favorise l’installation d’insectes pollinisateurs et de prédateurs naturels des ravageurs (coccinelles, syrphes…). Une étude menée par Institut Français de la Vigne et du Vin a montré qu’un enherbement bien géré pouvait accroître de 30 % la diversité des insectes auxiliaires.
Côté visuel : c’est aussi un régal pour les yeux, et une signature de nombreux domaines naturels comme celui de la Domaine du Bouché à La Valentine ou de Clos Estello à Puyricard.
Les haies et arbres : corridors écologiques en action
Replanter des arbres et sauvegarder les haies en bordure de parcelles, ce n’est pas de la décoration bucolique. C’est vital pour la biodiversité locale, surtout à Marseille où le paysage viticole alterne zones urbanisées et espaces naturels. Les haies fournissent abri, nourriture et des espaces de reproduction pour oiseaux, chauves-souris et reptiles. Dans les Bouches-du-Rhône, l’Agence Française pour la Biodiversité indique que le retour à la haie peut multiplier par 2,5 la population d’oiseaux observés sur une année.
Les exemples locaux ne manquent pas : au Domaine Arnaud de Villeneuve (proche d’Aubagne), les haies de romarin, lauriers et chênes verts servent à la fois de barrières naturelles… et de gardien du vivant.
La lutte biologique
Vive les coccinelles et les chrysopes ! Dans le vin naturel, on préfère l’action d’insectes amis à celle du chimique. Parfois, les vignerons marseillais installent même des hôtels à insectes près de leurs parcelles ou lâchent des insectes auxiliaires pour contrôler les pucerons, acariens et autres bestioles peu désirables. Leur action est soutenue par des parcours de moutons ou de poules qui désherbent « sur pattes » (source : France Bleu Environnement).